lundi 3 Juillet 2023 à 14h Salle conférence 1er étage Pavillon Baudot CHU Purpan.
«Etude neuro-biomécanique des mécanismes centraux du contrôle de la motricité volontaire saine et altérée : modifications induites par des injections de toxine botulique associées à de la rééducation chez le sujet post-AVC.»
Jury:
Mme. Marie-Hélène Boudrias, Rapporteure
M. Raphaël Zory, Rapporteur
M. Raphaël Gross, Examinateur
M. Denis Mottet, Examinateur
Mme. Isabelle Loubinoux, Examinatrice
M. David Amarantini, Directeur de thèse
M. David Gasq, Directeur de thèse
Résumé:
L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une lésion de l’encéphale qui entraîne une dérégulation de l’activité corticale lors de la réalisation du mouvement, une altération des mécanismes d’inhibition spinale ainsi que l’apparition de co-contractions exagérées des muscles antagonistes au mouvement. Chez 75% des patients, l’AVC entraîne une altération de la fonction motrice. Pour l’améliorer, des injections de toxine botulique couplées à de la rééducation peuvent être prescrites. Agissant au niveau de la jonction neuromusculaire, la toxine botulique diminue le seuil d’activation musculaire, l’inhibition récurrente et permet de normaliser l’activité corticale. Bien que les effets de l’AVC et de ce traitement sur l’activité corticale, spinale et musculaire aient été explorés de manière isolée, une méthode permet d’étudier ces effets de manière macroscopique, au sein du système neuromusculaire lors du mouvement. Le lien de corrélation oscillatoire entre un signal électroencéphalographique et électromyographique, appelé cohérence corticomusculaire (CMC) renseigne sur l’intensité de la communication centrale-périphérique. D’autre part, le lien entre deux signaux électromyographiques, appelé cohérence intermusculaire (IMC), renseignerait davantage sur l’intensité de la commande centrale commune aux muscles synergistes. Ainsi, les objectifs principaux de cette thèse étaient d’investiguer les effets de (1) l’AVC et (2) d’un traitement associant toxine botulique et rééducation sur la CMC et l’IMC de patients en phase chronique. Pour ce faire, un paradigme expérimental longitudinal composé de trois injections répétées de toxine botulique chez des patients post-AVC en phase chronique, comparés à des sujets sains a été exploité. Une investigation neurophysiologique nous a permis de mettre en évidence davantage de CMC et d’IMC (avec une co-régulation de ces variables) pour les patients post-AVC en phase chronique, comparativement à des sujets sains. Le traitement associant toxine botulique et rééducation a permis une normalisation de la CMC mais n’a pas présenté d’effet sur l’IMC. L’ensemble de nos résultats suggère donc que les patients post-AVC en phase chronique présentent plus de communication centrale-périphérique lors de la réalisation d’un mouvement et que les muscles impliqués seraient pilotés de manière plus globale, nous permettant de parler d’une simplification du contrôle moteur. La communication centrale-périphérique, en particulier, pourrait être impliquée dans la récupération de la fonction motrice suite à un traitement associant toxine botulique et rééducation.