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Soutenance Anaïs Desbernats – 11/12/2024

Anaïs Desbernats soutiendra sa thèse intitulée « Etudes des facteurs modulant la production de rythmes : investigations comportementale, électroencéphalographique, neuropsychologique, et des troubles neurodéveloppementaux« , le Mercredi 11 Décembre à 14h en salle de conférence du 1er étage du pavillon Baudot.

Composition du jury:

Mme Marieke LONGCAMP,  Rapportrice – CNRS, Aix Marseille Université
Mme Barbara TILLMANN,  Rapportrice – CNRS, Université Bourgogne Franche Comté
Mr Valentin BEGEL,  Examinateur – Université Paris Cité
Mr Jérémy DANNA,  Examinateur – CNRS, Université Toulouse II Jean Jaurès
Mr Pascal BARONE,  Examinateur – CNRS, Université Toulouse III Paul Sabatier
Mme Jessica TALLET,  Directrice de thèse – Inserm, Université Toulouse III Paul Sabatier
Mme Mélanie JUCLA,  Membre invité – Université Toulouse II Jean Jaurès


Résumé

Le rythme est omniprésent chez l’humain étant donné qu’il est impliqué dans une multitude d’activités de la vie quotidienne. Ces activités nécessitent de produire un rythme avec un tempo spontané ou de se synchroniser avec des rythmes produits par des évènements extérieurs. Plusieurs études ont montré que certains facteurs pouvaient moduler la production de rythmes, comme la modalité sensorielle ou le tempo des stimuli rythmiques. Ce travail de thèse s’inscrit dans la continuité de ces études et vise à approfondir la compréhension de ces facteurs.

Pour cela, nous avons mené quatre études testant différents facteurs pouvant moduler la production de rythmes, au travers d’investigations comportementale, électroencéphalographique, neuropsychologique, et des troubles neurodéveloppementaux. Premièrement, nous avons testé l’interaction de la modalité sensorielle et du tempo des stimuli rythmiques sur la performance lors de la synchronisation sensorimotrice et la continuation chez des adultes sans troubles, mais aussi sur les corrélats cérébraux de nature sensorimotrice et attentionnelle associés. Pour mieux comprendre des résultats de la première étude, nous avons effectué une revue systématique de la littérature sur les facteurs pouvant moduler le tempo moteur spontané. Puis, nous avons exploré les liens entre la production de rythmes et certaines fonctions cognitives chez des adultes sans troubles. Enfin, nous avons exploré les spécificités des altérations de la production de rythmes dans les troubles neurodéveloppementaux en testant l’interaction entre la modalité sensorielle et le type de réponse motrice sur la performance de la synchronisation sensorimotrice chez des enfants avec un trouble développemental de la coordination, un trouble spécifique des apprentissages avec déficit de la lecture, une comorbidité de ces deux troubles ou au développement typique.
Nos résultats renforcent l’idée que la modalité sensorielle auditive est la plus pertinente pour la production de rythmes, même si des stimuli rythmiques multisensoriels (audiovisuels) pourraient être bénéfiques d’un point de vue des ressources sensorimotrices et attentionnelles engagées. Nos résultats montrent aussi que la production de rythmes est améliorée pour un tempo proche du tempo moteur spontané (étude 1). Ces résultats indiquent que le tempo moteur spontané doit être considéré lors de l’étude de tâches rythmiques mais celui-ci doit être mesuré et interprété au regard des facteurs intrinsèques et extrinsèques pouvant le moduler (étude 2). De plus, la production de rythmes est liée aux fonctions attentionnelles et de mémoires, dépendamment de la modalité sensorielle des stimuli rythmiques (étude 3). Enfin, il existe des altérations de la production de rythmes dans le cas des troubles du neurodéveloppement, mais ces altérations sont spécifiques à chaque trouble et pourraient dépendre du type de réponse motrice (étude 4).
Ainsi, les caractéristiques de la tâche (la modalité sensorielle, le tempo et le type de réponse motrice), les caractéristiques de l’environnement (par exemple, l’activité réalisée avant la tâche rhythmique), et les caractéristiques de l’individu (le tempo moteur spontané, les fonctions attentionnelles et de mémoires et la présence ou non d’un trouble neurodéveloppemental) modulent la production de rythmes. L’ensemble de ces résultats amènent des perspectives considérant ces caractéristiques dans le cadre de programmes d’intervention basés sur le rythme.